UPG : Les ailes ennemies sur le point de conclure une réunification après 14 ans d’errement

Alors que se profilent à l’horizon les élections locales et législatives, censées recomposer en profondeur le paysage politique gabonais, l’Union du Peuple gabonais (UPG), parti historique fondé par Pierre Mamboundou, amorce une tentative de réunification près de 14 ans plus tard. Ce jeudi 17 juillet, deux de ses branches dissidentes – l’Union socialiste (US) de Dieudonné Moukagni Iwangou et l’Union du Peuple gabonais loyaliste (UPG-L) de David Mbadinga – ont officiellement signé leur retour dans le giron du parti-mère, par le biais d’un acte de fusion-absorption.

Cette réintégration est présentée comme une étape clé vers la restauration de l’unité au sein d’un parti longtemps affaibli par les querelles de succession ayant suivi la disparition de son leader charismatique en 2011. L’objectif est clair : retrouver une assise politique crédible avant les prochaines échéances électorales, dans un contexte de décrépitude des « partis gazelles », ces formations satellites sans élus, que les autorités entendent désormais marginaliser.
Une longue marche
Mais cette volonté de renaissance se heurte à d’importants écueils internes. Plusieurs cadres de l’UPG, notamment au sein du Secrétariat exécutif – instance qui a tenu la barre pendant les années de crise – plaident pour des garanties solides avant toute fusion définitive. Ils réclament la mise en place d’un bureau transitoire neutre, chargé d’organiser un congrès dans un délai défini, et d’élaborer une charte régissant le fonctionnement futur du parti. Une démarche jugée nécessaire pour éviter un nouvel éclatement.
Pierre Mamboundou, leader et fondateur de l’UPG
Cette approche prudente, axée sur la transparence et la stabilité, ne fait toutefois pas l’unanimité. L’ancien président du parti, Matthieu Mboumba Nziengui, aurait exprimé des réserves, voire une franche opposition à l’idée d’un bureau transitoire qu’il percevrait comme une remise en question de l’ordre établi. Résultat : la dynamique de réunification reste fragile, suspendue à un équilibre délicat entre nostalgie du passé et nécessités du présent.
Le vin est tiré
Par ailleurs, tous les héritiers de Pierre Mamboundou ne se retrouvent pas dans ce projet de retour à la maison. Bonaventure Nzigou Manfoumbi, un autre ancien cadre influent, a clairement tourné la page. Aujourd’hui à la tête du Front d’Égalité Républicaine (FER), il a opté pour une rupture nette en ralliant l’Union démocratique des Bâtisseurs (UDB), le nouveau parti présidentiel porté par Brice Clotaire Oligui Nguema.
Dans ce contexte tendu, la réunification de l’UPG semble encore bien hypothétique. Mais le simple fait que certaines factions aient accepté de reparler le même langage est en soi un signal politique fort. À l’heure où la recomposition des forces politiques devient une nécessité vitale, l’UPG joue gros : réussir à redevenir un acteur majeur du jeu électoral ou sombrer définitivement dans l’oubli.
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